Fun'tastique saut à l'élastique depuis le Viaduc de Sainte-Eulalie-de-Cernon
Pour les amateurs de sensations fortes, le saut à l'élastique est une expérience qui offre son lot de frayeurs mais également des émotions uniques. Elodie a tenté le grand saut depuis le viaduc de Sainte-Eulalie-de-Cernon, à 25 kilomètres de Millau.
Une expérience
vécue par Elodie
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01 Défi accepté, prêt(e) pour des sensations fortes ?
La date est fixée depuis 2 semaines : je monte dans la voiture, c’est le grand jour ! Cap sur Sainte-Eulalie-de-Cernon, pour relever le défi que m’ont lancé mes collègues de boulot : sauter à l’élastique. Je ne réalise pas vraiment ce que je m’apprête à faire dans moins de 2h. Soudain, j’aperçois le viaduc qui s’impose à mes yeux comme un électrochoc : nous y voilà ! Mon cœur fait un énorme bon dans ma poitrine, un mélange d’angoisse et d’excitation m’envahit.
Arrivée au point de RDV, Aurélie, une des gérantes d’Antipodes nous accueille chaleureusement et nous invite à rejoindre le reste de l’équipe qui nous attend en haut sur l’arche centrale du pont. Il faut environ 5 minutes de marche le long d’un petit sentier forestier pour grimper jusqu’à l’ancienne voie ferrée construite sur les contreforts du Larzac. Un feu d’artifice d’émotions contradictoires explose dans ma tête. Comme dans un dessin animé, j’ai l’impression d’avoir, perchés sur chaque épaule, un ange et un démon qui me tiraillent et sèment le doute : sautera ? sautera pas ?...
Le stress monte et mes jambes commencent à faiblir mais je tente de ne rien laisser paraître auprès de mes collègues.
Le saviez-vous ?
Le viaduc de Sainte-Eulalie-de-Cernon est un ouvrage de la voie ferrée qui partait du Vigan dans les Cévennes et rejoignait Tournemire en Aveyron. Cette voie fût construite à la fin du 19ème siècle pour le transport de passagers et le trafic de marchandises.
02 Sainte-Eulalie-de-Cernon, un décor splendide
Arrivés là-haut, le panorama est fabuleux : une vue imprenable sur le village médiéval de Sainte-Eulalie-de-Cernon niché au cœur de cette vallée verdoyante. Pendant quelques secondes, j’en oublierais presque pourquoi je suis là tellement le paysage est apaisant. Un rapide coup d’œil par-dessus le parapet et les 50 mètres de vide me ramènent immédiatement dans la réalité. Ma gorge se serre et j’ai l’impression que l’air se raréfie alors que nous ne sommes qu’à 600 m d’altitude…
Çà vaut le détour !
Ne manquez pas d’aller découvrir le village Templier et Hospitalier de Sainte-Eulalie-de-Cernon et sa commanderie, l’une des mieux préservés de France. Flânez au cœur des remparts jusqu’à la place de la fontaine et pénétrez dans l’église Templière et l’ancien château du Commandeur.
03 Instant briefing, la pression monte
Quelques autres «casse-cou» accompagnés de leurs proches sont déjà là. L’équipe d’Antipodes s’active et prépare minutieusement le matériel pour le grand plongeon. Armé d’un large sourire, on me souhaite la bienvenue et je suis aiguillée vers la balance : poids plume…ce sera l’élastique jaune ! C’est l’heure du briefing général. Frédo (plus de 20 ans de métier) énonce les consignes de sécurité tout en glissant quelques plaisanteries histoire de détendre l’atmosphère. Puis quelques conseils pour faire un beau saut de l’ange nous sont donnés : fixer la ligne d’horizon et s’élancer pour essayer de l’attraper le plus loin possible. Légère montée de pression… mais l’envie de me surpasser dépasse l’appréhension qui s’installe.
Etant la moins lourde, on me laisse le choix d’inaugurer ou de clôturer cette matinée de challenge. C’est le moment de prendre mon courage à deux mains, je passerai donc la première. On m’équipe d’un harnais autour du bassin et d’une sangle sur les chevilles. Ma boule au ventre s’intensifie au fur et à mesure que l’instant fatidique se rapproche, il est trop tard pour faire demi-tour !
03 Un seul objectif, attraper l'horizon
C’est l’heure. Je me dirige automatiquement vers la passerelle métallique où Franck m’attache une première fois. Le vide se fait à l’intérieur de ma tête et une étrange sensation de flottement inonde mon corps. Dans ma bulle, je me concentre sur la voie calme et posée de Frédo qui me demande d’avancer jusqu’à la ligne bleue pour fixer mes chevilles à, non pas un, mais deux élastiques (sécurité oblige). Dodelinant tel un petit manchot, les deux pieds joints par la sangle, je me rapproche doucement de la plateforme d’envol, jusqu’à ce que mes orteils soient dans le vide. «Détends-toi ce n’est que du bonheur, tout va bien se passer, laisse-moi te guider» me rassure Frédo. «Tu te souviens ? On fixe l’horizon, on respire un grand coup, et on pousse fort et loin devant soi». Mains détachées de la balustrade, bras écartés, me voilà prête à basculer. Pas le temps de tergiverser, le compte à rebours a commencé : 3, 2, 1… GO !
05 L'ivresse du saut
Tête la première, mon corps se jette dans le vide pendant que mon cerveau, horrifié, lance les signes d’alarme d’une collision imminente. Face à cette impuissance, un cri rauque et instinctif (ressemblant quelque peu à « Oh, Lutaiinnnnn ! ») s’échappe de ma bouche en voyant le sol se rapprocher. Puis, je lâche enfin prise et une sensation inattendue s’empare de moi : serait-ce du plaisir ?... D’un coup, mes chevilles sont happées en arrière par l’élastique me faisant sortir de ma torpeur. Quel ascenseur émotionnel ! Pendant que je fais le yo-yo et entame le retour sur la terre ferme, un délicieux cocktail d’adrénaline, de soulagement et de fierté se diffuse dans tout mon être et me fait reprendre peu à peu mes esprits.
C’est fait ! Voilà une expérience que je peux barrer de ma «to-do-list». Aurélie me réceptionne en bas pour me délivrer de mon fil d’Ariane. De là on aperçoit toute la hauteur du viaduc : impressionnant ! Un grand sourire irradie mon visage exprimant la fierté d’être sortie de ma zone de confort. Le stress et la peur ont laissé place à la détente et l’euphorie. «Alors, prête à recommencer ?» me défie gentiment Aurélie. Galvanisée et régénérée par l’adrénaline, je suis en mode intrépide : «Cap !». Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui, il faut laisser la place aux autres. Une fois rejointe par mes collègues qui me font part de leur admiration, j’assiste, la tête un peu ailleurs, aux sauts qui se succèdent.
06 Prolonger le plaisir avec une balade en vélorail ?
Encore boostée par l’énergie d’après-saut, me voilà de retour l’après-midi sur le viaduc de ma prouesse. Autant faire durer le plaisir jusqu’au bout ! Cette fois, c’est en mode détente, cheveux au vent, au guidon d’un vélorail que je parcours ce monument de l’architecture ferroviaire du Larzac. Une sensation de liberté et de bonheur se diffuse en moi depuis le matin. Je profite pleinement du décor exceptionnel qui nous entoure entre rochers calcaires, vue sur le village semi-perché de la Bastide-Pradines et bien sûr la merveilleuse commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon. Voilà une journée pleine de surprises et d’émotions intenses qui restera gravée dans ma mémoire : celle où un saut de l’ange a su séduire le petit démon qui dormait en moi.
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