Expérience à vivre Rando au coeur du Larzac Le plateau de Guilhaumard
Une expérience vécue par Sandrine
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Envie d’une escapade immersive sur les grandes immensités du plateau du Guilhaumard ?
Découvrons pas à pas, cette terre de pastoralisme, où la nature si bien préservée nous embarque dans un voyage exceptionnel aux multiples facettes ! Une aventure à vous couper le souffle !
01Le Guilhaumard, un îlot larzacien à nul autre pareil !
C’est entre amies que nous nous dirigeons, en voiture, vers le petit hameau du Mas Raynal au cœur du Guilhaumard, à l’extrême Sud de l’Aveyron... Quelques kilomètres suffisent pour nous émerveiller face à ce décor steppique grandeur nature, jadis submergé par la mer. Immédiatement, nous sommes plongées au cœur des grandes étendues d’un causse chaotique enluminé d’une multitude de couleurs florales.
Ce tableau éveille notre curiosité et attise notre envie de percer les secrets de ce lieu.
Le Saviez-vous ?
Le plateau du Guilhaumard est un un relief karstique. Le relief karstique, c’est quoi ? C’est un ensemble géologique qui ne retient pas d’eau en surface. Les eaux s’infiltrent dans cette roche calcaire et sculptent un réseau de cavités, grottes, forme des rivières et lacs souterrains… Ainsi les reliefs ruiniformes, les dolines, les résurgences et les avens font partie intégrante de ce système… Citons par exemple, le célèbre abîme du Mas Raynal, exploré en 1889 par Edouard-Alfred Martel, père de la spéléologie. En 1920, par moins 106 mètres de profondeur, l’ingénieur Crémieux y crée un barrage pour récupérer l’énergie hydraulique. Les travaux cesseront en 1930 car l’eau creusait les parois.
Pour aller plus loin : voir le document Le Karst, un paysage calcaire du PNR des Grands Causses, disponible à l’Office de Tourisme Larzac et Vallées à Nant.
02 Un paysage minéral
Chaussures au pied, sac sur le dos, casquette sur la tête, application Rando Grand Causses en poche… Enfin prêtes, nous nous engageons dans la bonne humeur, sur le chemin caillouteux qui serpente au milieu de rochers typiques de ces paysages caussenards. Marcher dans ce dédale de dolomites nous donne l’impression d’être transportées dans un décor de western… Autour de nous de grandes étendues : on y découvre les pelouses sèches aux reflets argentés où les cheveux d’ange dansent au gré du vent… On aperçoit au loin des champs d’un vert bouteille, certainement une doline, ces dépressions fertiles au fond d’argile… Puis à l’horizon, la vallée verdoyante et boisée de la Sorgues se dessine sous nos yeux….
Le contraste avec ce paysage minéral est surprenant.
Citation
« On a la chance d’observer toute la variété naturelle du Larzac, de la forêt humide aux buissons et pelouses sèches du haut des Causses, aux immensités sauvages de ce territoire incroyable » Benoît Richer – Les yeux plus grands que le monde
03 Les eaux cristallines de la Sorgues
Nous nous enfonçons un peu plus dans cette vallée encaissée où les rocailles ont laissé place aux hêtres et chênes dont la présence nous enveloppe d’une légère fraîcheur. Au détour d’un virage, surgit comme par enchantement, le château de Sorgues, au milieu de son écrin de verdure… Avec sa tour ronde et son échauguette, témoin de son riche passé médiéval. A l’approche du hameau, le murmure de l’eau vient sublimer la mélodie du chant des oiseaux… Un petit détour vers la source s’impose.
Au milieu de mousses et d’une nature verdoyante, la Sorgues jaillit des entrailles de la terre avec son impressionnante puissance. Les eaux aux reflets bleutés et la fraîcheur du cirque nous invitent à profiter pleinement du spectacle le temps d’une pause. Le moment idéal pour se ressourcer en totale harmonie avec Dame Nature.
Ça vaut le détour
La résurgence de la Sorgues. Alimentée par les eaux souterraines du causse, la Sorgues est une résurgence qui résiste aux périodes de sécheresse. Son débit moyen est de 7 m3 par seconde, mais peut atteindre des niveaux impressionnants en période de crues, comme en 1992, où on a relevé 302 m3 par seconde à Vendeloves. Ces eaux calcaires cristallines en font une rivière magnifique très appréciée des pêcheurs, qui devront cependant posséder une certaine technique pour y capturer des très belles truites sauvages. La source se trouve sur une propriété privée, merci de respecter le lieu.
04 Une pause pique-nique à St-Rome de Berlières
Jusqu’à présent la randonnée était assez facile mais le plus dur reste à faire… Il est temps de reprendre des forces pour affronter la montée sur le plateau. Nous décidons donc de pique-niquer à St-Rome de Berlières. Au cœur de ce charmant hameau, à l’ombre d’un arbre, juste en face d’une petite chapelle, un banc nous attend…
Nous dégustons farçous, saucisse sèche au roquefort, chips de l’Aveyron, pérail de brebis, fouace. Un vrai festin et un pur régal pour nos papilles ! Avant de repartir, nous ne manquons pas de visiter la petite chapelle. A notre grande surprise, la lumière inonde le chœur roman et nous dévoile des traces de peintures murales ancestrales.
Le Saviez-vous ?
Citée en 1102, la Chapelle de St-Rome de Berlières, de base romane, fut remaniée à plusieurs époques : une chapelle latérale gothique a été ajoutée au XVème s. et un clocher-refuge a été construit XVIème s. A l’intérieur, le chœur fait apparaître un très bel arc triomphal et des traces d’anciennes peintures murales. Dans le prolongement de l’édifice, l’ancien presbytère a été superbement restauré en maison d’habitation.
05 La montée du Pas de Tirecul
Nous poursuivons notre route. Aux abords d’une bergerie, le bêlement des « fèdes », comme on les appelle ici, nous accompagne… La piste s’élève et la pente s’accentue. Voilà le moment tant redouté : la montée du Pas de Tirecul ! Et malheureusement, pas de tire-fesses pour nous aider! On ne peut compter que sur nos mollets! Chacune monte à son rythme… Une petite pause pour reprendre son souffle… Le chemin serpente à l’ombre des feuillus, à travers des rochers tapissés de mousse ! La fraîcheur des lieux s’avère bienvenue ! Encore un petit effort ! Enfin, nous franchissons le Pas telles des sportives passant la ligne d’arrivée !
Le Saviez-vous ?
Le fromage de brebis. Sur ces terres caussenardes, les brebis y sont installées depuis des millénaires et leur lait permet de fabriquer le Roquefort, le roi des fromages mais pas que ! Le Gaec de Berlières produit de la tomme, un fromage aux qualités gustatives incontestables : fondant, doux et acidulé.
06 Les pelouses à orchidées, le paradis des botanistes
Nous voilà sur le plateau ! Waouh !!! Notre effort est récompensé ! Sous nos pieds, se déroule un tapis fleuri aux milles couleurs où les orchidées sauvages abondent : orchis pourpres, orchis brûlé, orchis militaires, orchis de l’homme pendu, limodore à feuilles avortées…! La volupté des stipes pennée, le pourpre flamboyant des anémones pulsatiles tardives, le blanc intense des ibéris des rochers, les fleurs jaune or de la linaire couchée viennent compléter ce magnifique tableau !
L’émerveillement est à son comble ! A défaut de pouvoir les cueillir, nous sommes ravies de photographier la beauté de ces fleurs! Quel plaisir et quel luxe de profiter de cette nature sauvage et préservée.
Un exceptionnel éden pour les botanistes
Le plateau du Guilhaumard est particulièrement remarquable pour la richesse de sa flore. 1850 espèces de plantes aux multiples couleurs poussent sur ces pelouses sèches, certaines sont rares et parfois endémiques (elles ne poussent qu’à cet endroit). On peut citer par exemple, l’Orphrys de l’Aveyron (orchidée). Saurez-vous la reconnaître ?
07 Une traversée aux panoramas exceptionnels
Traverser ce plateau sauvage avec ses pelouses steppiques et ses landes de buis et de genévriers nous procure une sensation de liberté, une bouffée d’oxygène. Les espaces se dégagent et laissent place à des panoramas à couper le souffle ! Au nord, les falaises majestueuses du causse du Larzac nous révèlent les sommets des monts du Lévézou. Au sud, la forêt boisée de l’Escandorgue laisse apparaître le dôme de Roqueredonde et les monts de L’Espinouse et du Caroux... A l’est le massif de la Séranne précède les somptueuses Cévennes... Quel spectacle majestueux ! Cette traversée grandiose nous mène au Mas Raynal, un hameau authentique aux belles maisons caussenardes. Notre aventure touche à sa fin ! C’est le pas léger que nous rejoignons le point de départ, de belles couleurs plein la tête et heureuses d’avoir découvert tous ces trésors...
Pour aller plus loin
Un petit arrêt à la Maison du Guilhaumard s’impose ! Située à Canals, à seulement 2km du départ de la randonnée, une exposition permanente présente cet espace naturel sensible. La faune, la flore, le pastoralisme, le patrimoine bâti, la géologie du Guilhaumard n’auront plus aucun secret pour vous ! Accès libre, tous les jours en saison.
Le conseil
de l'expert
Privilégiez le printemps pour faire cette randonnée, idéalement mai ou juin pour la découverte de la flore… En été, la chaleur sur le plateau peut être harassante et les passages ombragés sont rares… Pensez aussi à prendre suffisamment d’eau et n’oubliez pas de mettre dans votre sac, un couvre-chef et de la crème solaire…
Infos
pratiques
- Durée de la randonnée : 4h00
- Distance : 13,7 km
- Dénivelé positif : +425 m
- Balisage : jaune et blanc rouge
- Tracé et descriptif de la randonnée
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