Exposition à la Maison de l'Aubrac de Monique Boutolleau

Fin septembre, les nuits ont rallongé leur couverture. L’automne est déjà bien installé sur le plateau. Les sorbiers arborent discrètement leurs baies rouges, les vaches regardent passer les touristes, les randonneurs et les pèlerins, et le matin, les brumes déposées par la nuit tardent à s’envoler.

Chaque aurore dévoile ses surprises. Les murets, les drailles, les burons, les collines jouent à cache-cache. Les rochers aussi semblent se mouvoir, et de temps en temps, l’écharpe de brume révèle un détail du paysage. Même les poteaux électriques apportent leur étincelle de mystère, surveillés par des burons stoïques sur leur rebond de terre.

Puis la partie de cache-cache se transforme en partie d’ « un, deux, trois soleil ». Dès les premières lueurs, les silhouettes des vaches s’allongent et se déforment. Les ombres entrent dans la danse. Puis, au-dessus de cette partition qui se joue doucement, le soleil déroule ses rayons, comme de longues baguettes de chef d’orchestre, et s’amuse à réveiller son petit monde, chacun apportant sa note à cette symphonie géante. Chaque matin joue sa propre musique et chaque morceau est éphémère, c’est ce qui fait son charme.

« De brume et d’Aubrac » est aussi un livre en vente à la maison de l’Aubrac : 100 pages format 20×25 cm

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